Station bonbons

Le mot bonbon vient du redoublement enfantin de bon pour désigner quelque chose de « bon bon » à manger, surtout des sucreries.

Signalé dès le 17siècle, d’abord à la forme partitive, du bonbon, il décrit dans l’usage moderne une petite friandise à base de sucre, aromatisée, colorée et de consistance relativement dure, enveloppée ou pas dans une papillote : croquer des bonbons, sucer des bonbons, canne de bonbons. Sauf en Belgique où le mot se dit encore pour « petit biscuit sec ».

Par analogie de forme avec des bonbons fondants, des bonbons à liqueur, il désigne des furoncles, des pustules. Par analogie de couleur, il décrit un rose plutôt fade, une tonalité neutre, effacée : rose bonbon. Par métaphore, il qualifie une chose très douce, délicieuse parfois jusqu’à l’excès.

Familièrement, au singulier, il désigne la vulve de la femme : « jupe à ras l’bonbon » (Léo Ferré, chanson La The nana, 1970). Et, au pluriel, les testicules de l’homme : « J’ai les bonbons qui font des bonds » (Les mules, chanson J’ai la quéquette qui colle, 1999); notamment dans l’emploi métaphorique casser les bonbons « ennuyer », qui équivaut à casser les couilles et casser les pieds.

Au Québec, il décrit un cadeau fait par un homme politique pour se gagner les faveurs des électeurs ou pour favoriser sa réélection : bonbon électoral, sous forme d’une décision populaire annonçant la création d’une usine, la construction d’une route, le déblocage d’une subvention, calque de l’anglais candy.

Au 18siècle, le mot produit le dérivé bonbonnière, « boîte de bonbons » et, au figuré, « petite construction coquettement aménagée ». Bonbonnerie désigne une fabrique de bonbons. Rares, bonbonnet « petit bonbon » et bonbonner « manie de manger des bonbons », apparaissent et disparaissent dans la première moitié du 20siècle. Dans les Antilles françaises, le composé bonbon‑fesse est synonyme de suppositoire, par analogie d’aspect et de destination finale.

 

Devoir

Au Québec, comment nomme-t-on un bonbon à la menthe poivrée?

Pap _ _ _ _ ne.

Réponse

Paparmane. Une déformation de l’anglais peppermint. « Il lui apportait le dimanche un sac de pastilles de menthe, des paparmanes, dans le langage de Charlot » (Albert Laberge, La Scouine, 1972). Sans doute le premier bonbon que beaucoup de Québécois de ma génération ont mangé dans leur vie.